15 juin 2009

L'heure des oiseaux

Dimanche, 5 heures du matin.

Entre leurs murs de béton, mes frères humains abrutis de fatigue ou de substances diverses se perdent dans les dédales de leurs rêves. Quant à moi, je suis à ma fenêtre, juste sous les toits. J’attends le lever du soleil avant de m’abandonner au sommeil à mon tour.

Dehors, c’est l’heure des oiseaux. La ville leur appartient pour un moment. Chacun prend possession de sa portion de ciel, en trace les frontières avec ses vocalises, m’offrant une aubade enjouée.

C’est le merle qui ouvre le bal, perché sur son promontoire au-dessus de moi, défiant fièrement de son chant céleste ses congénères qui lui répondent des toits alentour.

Dans un instant, les martinets traverseront le ciel comme des flèches de leur vol effréné pour ne s’arrêter qu’une fois la nuit tombée. Une corneille vitupérera contre un chat qui a osé s’aventurer près d’une poubelle convoitée. Tapi au sol, le félin finira par prendre la fuite, moins par peur que parce que le croassement du volatile lui sera, comme à moi, insupportable.

Mais pour le moment, je m'imprègne de la douce mélodie du merle. Elle est comme la promesse d’un recommencement possible et me laisse apaisée, délivrée de la pesanteur de la nuit. Je peux aller dormir tranquille.

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